Publié par : chemou | 30 juillet 2018

Destination finale

Attention, ce billet a été écrit suite à une discussion avec une personne inspirée à coup de boissons spiritueuses diverses et variées. Néanmoins, parmi le flot de propos, une phrase a attirée mon attention : elle parlait d’être complet. Normalement ce terme aurait dû me faire penser à Horus et notamment son œil, qui est le symbole de la complétion suite au mythe lui crève un œil qui est plus tard réparé par Thot. Pourtant ce n’est pas lui auquel j’ai pensé directement, même si Horus n’est pas sans lien avec cette divinité.

Il s’agit de Nefertoum, le dieu au doux parfum qui peut se montrer aussi paisible qu’implacable. En effet, reprenant mes écrits précédents sur ce dieu, il est l’accomplissement, le parachèvement de la Création. Il est donc, et au plus haut point, complet. De plus, il n’est pas sans rapport avec toutes les autres divinités car étant le dieu des onguents et des parfums, il est le dieu des odeurs agréables et, si je ne crois pas que ce soit écrit dans quelque livre que ce soit, il est donc relié à l’encens. Car quel est le but de l’encens sinon être agréable au nez des divinités ? De plus certains termes signifient à la fois parfumer et faire des fumigations. Et même si c’est plus romain qu’égyptien, les offrandes qui était disposées sur l’autel à feu pour les divinités étaient efficaces car l’odeur de leur consumation montait jusqu’aux Cieux. Dieu d’offrande et donc d’une certaine manière dieu-offrande, il s’élève jusqu’aux divinités par son sacrifice. D’ailleurs cette phrase m’en rappelle une autre, disant que Nefertoum est apparu comme un lotus au nez de Rê. Ça fait un peu offrande dit comme ça.

Donc, où veux-je en venir avec tout ça ? Précédemment j’avais dit que, par son rapport aux fleurs et aux onguents, Nefertoum apportait aux mortels ce petit morceau de vie parfaite et idyllique qui est celle des dieux immortels. Mais du coup il montre aussi comment les rejoindre. Sois leur agréable, sois leur offrande, sois leur sacrifice. En te rendant sacré, tu auras gagné ta place parmi eux. Et si de prime abords il semble aux antipodes d’Horus sur ce point, c’est juste qu’ils abordent ce même problème sous un angle différent. Car que montre l’exemple d’Horus ? En accomplissant la Maât, on est reconnu juste de voix et l’on peut poursuivre l’éternité en compagnie des dieux. Ça fait un peu plus guerrier dit comme ça mais la finalité est la même : se rendre agréable aux dieux par ses actions conformes à la Maât, en devenant Horus soi-même en quelque sorte, en incarnant le dieu dans sa chaire, en se rendant sacré.

Et n’est-ce pas là le bout de tout cheminement spirituel ? Si tous sont uniques et donc différents, tous mènent à la même destination.


Laisser un commentaire

Catégories